Au travers de cette série d’interviews, nous vous invitons à découvrir certains des projets du labex CominLabs tout en en apprenant plus sur les sciences du numérique.
Nous avons eu l’occasion d’échanger avec Pierre Jannin, directeur de recherche à l’Inserm. Il travaille au sein du LTSI (Laboratoire Traitement du Signal et de l’Image) et de l’équipe de recherche Médicis. Il a participé à trois projets CominLabs, de 2013 à 2020, qu’il nous présente aujourd’hui : S3PM, Sunset et S3PM international.
Lors de notre échange, Pierre Jannin a partagé de nombreuses informations autour du montage et de la réalisation des projets qu’il a menés au sein du Labex CominLabs.
Est-ce que ces méthodologies peuvent être utilisées dans d’autres domaines ?
Certaines méthodologies que nous avons développées dans le cadre du projet S3PM sont utilisées par le partenaire INSA/Inria Rennes/Irisa pour d’autres projets notamment liés à la construction de bâtiments. C’est intéressant de constater que l’on peut aborder des problèmes complexes dans le domaine médical qui peuvent être transposés pour d’autres domaines. On a parfois l’impression que le médical est une application pour laquelle il suffirait d’appliquer « des technologies définies par ailleurs ». Non, travailler sur des applications médicales requiert d’aborder des questions difficiles en termes de modélisation ou de variabilité par exemple, et cela d’un point de vue technique comme non technique.
Est-ce que ces projets auraient pu exister sans l’appel à projet CominLabs ?
Il n’y avait pas d’appels extérieurs qui auraient permis de regrouper cinq partenaires rennais et de plus de domaines disciplinaires différents. Très concrètement, j’avais du mal par exemple à faire financer les psychologues avec qui je travaillais depuis des années. Nous n’avions notamment pas réussi à faire financer un projet qui comprenait deux partenaires rennais, dont un en psychologie. On l’avait soumis à l’ANR, mais il me semble qu’une remarque était même : il faudrait aller chercher ailleurs. Donc là on a vraiment profité de cette opportunité que nous offrait CominLabs d’aborder des grands défis de la société numérique comme ceux ayant trait au domaine médical, de construire un projet très original à risque, et de fédérer des compétences complémentaires sur le territoire. Cela a ouvert de nouvelles collaborations et de nouveaux partenariats pour nous. Donc oui, on n’aurait clairement pas pu conduire cette recherche sans CominLabs, sans cette volonté de CominLabs de réunir des chercheurs de disciplines complémentaires qui n’avaient pas nécessairement l’habitude de travailler ensemble. Non seulement cela permet de monter et financer des projets originaux, mais cela pousse aussi les chercheurs à se positionner et à chercher des partenaires locaux sur le territoire.
Pour en savoir plus, vous pouvez aller sur les sites des projets : S3PM, Sunset (sites en anglais).